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Ce sont les travaux d’Hanna Wendt, de la faculté d’Hanovre, qui révèlent la capacité de la soie à favoriser la reproduction de cellules cutanées, notamment des fibroblastes et les kératinocytes (qui appartiennent au derme et à l'épiderme). Ils reproduisent ainsi des couches presque similaires à celles de la peau. Grâce à sa mémoire de forme, la soie pourrait servir de tuteur pour guider les cellules cutanées et nerveuses vers la cicatrisation. Pour ne pas se développer de façon archaïque et désordonnée, les tissus humains ont besoin d’un modèle à suivre dans leur reconstruction. Mais ce n’est pas l’unique raison pour laquelle le fil d’araignée est un matériau de choix pour les greffes. Il est biocompatible avec l’organisme humain et hypoallergénique : totalement invisible pour notre système immunitaire, il n’engendre donc pas de risques de rejets ou d’inflammations. Ses propriétés d’antiseptique et d’antibiotique naturel facilitent la cicatrisation en protégeant la plaie des infections. Comme elle est biodégradable, la soie est résorbable et laisse donc place à la nouvelle peau. Sa forte élasticité lui permet, mieux qu’un greffon en filet de peau humaine, de s’étirer pour couvrir d’importantes surfaces. Le fil de la « Steatoda Grossa » peut en effet être étiré jusqu'à 20 fois sa taille de départ. Enfin, son incroyable résistance réduit l’impact des chocs quotidiens.

De nombreux atouts nécessaires à une greffe cutanée...

Greffe de peau 

Service des brûlés
Une Steatoda Grossa

Bien que l’on ait déjà réussi à reproduire des cellules sur une toile d’araignée, les recherches n’en sont qu’au stade expérimental. De nouvelles études doivent être réalisées afin d’avoir la certitude que le fil de soie ne présente aucun danger pour l’Homme. Alors que les coûts de production et de recherches sont élevés, l’éthique est lui aussi un obstacle qu’il ne faut pas prendre à la légère. Une greffe de peau en soie d’araignée ne serait utile qu’en cas de lésion très importante (où la peau saine ne couvre pas une surface suffisante) : l’autogreffe reste un moyen très efficace de soigner blessures et brûlures. 

... mais une utilité contestée

« Je veux explorer les enjeux sociaux, politiques, éthiques et culturels autour de la sécurité » 

(Jalila Essaidi)

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