top of page
Service chirurgical

Sutures

Un fil de suture en soie d'araignée ?

Souple et peu élastique, la soie des chenilles Bombyx a longtemps été utilisée pour faire office de fil de suture. Commercialisée et prescrite par de nombreux médecins, notamment en chirurgie ophtalmologique, dentaire et en neurochirurgie, on la retrouve dans SOIE noire (Ethicon) et ARCHIMED (Peters). Mais celle-ci se révèle être relativement fragile. Sa tolérance vis-à-vis des tissus est assez variable : elle peut causer des inflammations. De plus, elle est contre-indiquée dans le maintien à très long terme (elle perd sa solidité sur une grande période) et ne doit pas (même temporairement) entrer au contact du système circulatoire.

Récemment, une tout autre soie attire vivement l’attention : la soie d’araignée. Utilisée dans l'Antiquité par les Grecs, les chercheurs l'étudient de fond en comble pour en percer les mystères. Bien qu’actuellement au stade expérimental, la soie d’araignée pourrait donner naissance à une nouvelle gamme de sutures exceptionnelles toujours plus durables et performantes. Néanmoins, nous devons nous interroger sur le véritable intérêt du bio acier dans ce domaine.

La suture est une des étapes les plus importantes d’une opération chirurgicale qui vise à coudre les lèvres d’une  plaie, en les rapprochant pour en lier les tissus, avec du fil et une aiguille. Elle favorise ainsi la cicatrisation et évite les complications dues à la blessure. Cette technique existe depuis la nuit des temps : déjà pratiquée sous l’Egypte ancienne, elle évolue au fil des âges, face à des outils toujours plus performants.

Le premier, utilisé dans des cas de cicatrisation lente, est retiré à la fin de celle-ci, où il joue généralement le rôle de support. Les matériaux qui le composent sont souvent des polymères tels que le nylon, le polyester ou le polypropylène. Au contraire, le fil résorbable se décompose dans l’organisme. Il se caractérise par une perte de masse (la résorption) au fil du temps, qui s’effectue de deux façons. Un fil d’origine naturel est dissous par les enzymes du corps (c’est la protéolyse) alors que le fil synthétique est décomposé progressivement par l’eau (il s’agit de l’hydrolyse). C’est une propriété intéressante mais qui néanmoins présente un inconvénient : le fil perd au fur et à mesure sa résistance en se ramollissant, et ne peut donc être utilisé que pour des cicatrisations rapides.

L’Homme ne cesse de moderniser ses équipements pour tenter de minimiser les risques et complications. C’est pourquoi les fils de suture ont évolué constamment à travers l’Histoire. De nos jours, on les distingue principalement selon leur origine, leur aspect et leur comportement. Il existe des fils naturels (comme le catgut) et synthétiques. Ces derniers ont fait leur première apparition au XXe siècle, avec la Synthofil A de B.Braun en 1935. Les fils se présentent sous la forme de monofilaments et de polyfilaments. Comme son nom l’indique, le monofilament n’est constitué que d’une seule pièce : il possède donc une surface lisse mais est moins maniable. Quant à lui, le polyfilament concentre plusieurs éléments tressés ou torsadés. Enfin, on privilégie certains fils pour leur comportement dans les tissus. On les sépare ainsi en deux catégories : le fil classique et résorbable. 

Qu'utilise-t-on actuellement pour réaliser une suture ?

Le choix des fils de suture n’est pas le fruit du hasard : ces derniers répondent à certains critères essentiels pour permettre la cicatrisation dans les meilleures conditions. Avant toute chose, un bon fil de suture est biocompatible avec l’organisme humain. Accepté par notre système immunitaire, il efface tout risque de rejet qui aggraverait la situation. La résistance constitue une des qualités fondamentales d’un fil : il doit être en mesure de supporter les forces qui s’exercent sur les bords de la cicatrice. Elle garantit que celui-ci ne se rompra pas pendant ou après l’opération. Le fil peut également faire l’objet d’agressions chimiques de la part de notre corps (comme les sucs gastriques) et a l’obligation de rester intacte. Mais une bonne résistance est inutile si le fil n’est pas souple et élastique. Ces deux caractéristiques facilitent nettement la manipulation. Pour un maximum d’efficacité, le fil doit être solide au nœud. Une surface lisse est évidemment requise pour ne pas couper les tissus. Afin de ne pas gêner la cicatrisation et minimiser le risque d’infections, le fil de suture est inerte et non capillaire.

Même aujourd’hui, la perfection n’est pas atteinte, et le fil de suture idéal n’a pas encore fait surface. Les chercheurs imaginent ainsi un fil aussi bien résistant que maniable, ne provoquant aucune réaction tissulaire et complètement absorbé par l’organisme humain.

Le fil de suture idéal : quand la résistance rencontre l'élasticité

L'utilisation du fil d'araignée pour les fils de suture suscite un débat. Ici sont représentés les points positifs et négatifs qu'impliqueraient ces nouveaux procédés. Une synthèse résume l'ensemble des thèmes abordés :

Ancre 1

Une chenille Bombyx mori

bottom of page